Au XVIe siècle, Joachim du Bellay évoquait « La douceur angevine » dans son « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » :
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.»
Deux siècles plus tard Pierre Lardière, vigneron angevin, atteste que cette douceur n’est peut-être plus qu’une fable.
En 1782 il porte plainte contre Gabriel Bouvier, curé du lieu-dit d’Agnin.
Le pourquoi de ce procès?
La propriété d’une cuve que tous deux assurent avoir achetée, mais que le curé a enlevée pour la ramener chez lui.
En suite de quoi Pierre Lardière a profité du fait que le curé soit en train de baptiser un enfant pour récupérer «sa» cuve. N’y arrivant pas il en ôte 2 douelles afin d’empêcher le curé de l’utiliser.Mais le curé s’en rend compte, plante là le baptisé, court au vigneron pour lui arracher une douelle ... et s’en sert pour lui fendre le crâne !
Merci à André Fuster, « ami des oenologues de Bordeaux», membre de la commission technique, auteur du blogVitineraires